Hasta...        
...allá

Jujuy-Iguazu : 24h de bus. Hum… Et si on s’arrêtait au milieu du chemin ?
Quelques clicks et hop, on trouve des couchsurfers à Resistencia, dans la province du Chaco.
Andrés et Gustavo sont des amours. Ils nous accueillent dans leur petite maison déjà squattée par 4 autres couchsurfers ! Ils nous laissent d’emblée les clés, nous donnent le plan de la ville avec toutes les infos nécessaires.
On découvre que la ville accueille la Biennale internationale de sculpture et de ce fait il y a plus de 200 sculptures un peu partout.

On visite également « El fogón », maison d’artistes du 19ème reconvertie en musée. Les règles d’entrée étaient de laisser sa mélancolie sur le pas de la porte, de voir le monde avec humour et de n’y venir que pour parler, vibrer et partager la culture. Plutôt cool !

J’ai oublié de préciser un élément crucial, qui va caractériser notre séjour dans les provinces du Chaco, Misiones et Corrientes… PUNAISE ! ON CREVE DE CHAUD !
On connaissait la chaleur moite de l’Amazonie en hiver mais là… c’est la chaleur tropicale estivale. Il fait très chaud et excessivement humide. Chaque mouvement entre 9h et 18h est un calvaire. On sue, on re sue et on sur sue ! On en oublie nos idéaux écolos et vénérons le grand dieu « Clim ».

Nouveau bus de nuit et vamos Iguazu.
Nouvelle claque. Les chutes sont spectaculaires.
On les voit d’abord côté brésilien puis côté argentin. On y rencontre de nouveaux oiseaux et surtout les coatis, mammifères affamés qui dérobent toute nourriture saturée en graisse.
En se promenant dans le parc naturel, on a plusieurs points de vue sur et dans les chutes. Oui oui, DANS les chutes. Si on avait su, on y serait allé en bikini car on finit littéralement douchés. C’est rigolo !
On reste bouche bée et surexcité face à la « Gorge du diable » (=> vidéo). La nature reprend ses droits et on se sent tout petit.

Allé hop, une glace et on part à la découverte des missions jésuites.
Les jésuites se sont implantés en Argentine, au Brésil, au Paraguay et en Bolivie pour évangéliser les indigènes (ici, les guaranis).
On décide de privilégier les missions paraguayennes, classées à l’Unesco. Seul le río Parana sépare l’Argentine du Paraguay, soit 5 minutes de traversée et 4 nouveaux tampons sur notre passeport.
On en visite 2 qui sont très belles. Le travail accompli est bluffant.
L’une d’elle s’appelle Jesús de Taravangue, que les guaranis ont baptisée « le village qui aurait pu être ». Pourquoi ?
En 1767, quand les jésuites sont expulsés, la mission n’est pas terminée. Elle est donc abandonnée avant même d’avoir été fonctionnelle, après plus d’une décennie de travail. Les boules !

On a également l’occasion de visiter la maison de l’’écrivain uruguayen Horacio Quiroga. Ses contes sont célèbres dans le monde entier. Amateurs de vie tragique, bonsoir. 2 femmes, 3 enfants, 5 suicides… Vie de merde !

Après un plongeon dans la piscine de l’hôtel, nouveau bus de nuit, direction « Los esteros del Ibera », dans la province de Corrientes (nouveau cadeau d’anniversaire de Sylvain). Départ à 00h, arrivée à 16h, soit 2 bus et un 4*4 plus tard. On arrive crevés mais excités comme des puces.
Les esteros c’est une réserve naturelle avec 63 lagunes sur lesquelles flottent des îlots de végétation. La faune y est très riche : plus de 350 espèces d’oiseaux, des yacarés (caïmans), des cerfs des marais et des gros mammifères chelous (des carpinchos).
Sur la route, on croise des gauchos avec leur troupeau et le sanctuaire de leur saint local : Gauchito Gil.
On se promène en bateau et à pied pour voir les animaux. C’est fou ! On les approche hyper près.
Comme l’endroit et isolé et difficile d’accès, on est peinard. On ne croise que quelques gamins à cheval et pieds nus. On fait le plein de silence avant notre prochaine étape.
 

Petite anecdote : c’est la première fois en un mois que nous dormons dans le même lit. Pas de dortoir ni de salle de bain partagée. On ne doit même pas acheter notre propre papier toilette. Le grand luxe !